1965... Un disque de Joan Baez : Farewell Angelina, reprenant le titre d’une chanson de Bob Dylan (https://fr.wikipedia.org/wiki/Farewell,_Angelina)... Et en N° 9 : Pauvre Rutebeuf, paroles Rutebeuf (poète français du XIIIème siècle), musique... Léo Ferré... Et oui ! Ce disque sera vraiment popularisé plus tard, chez nous... La jeunesse française d’après 68 découvrira cette chanson, grâce à une am...
Léo Ferré/ Pauvre Rutebeuf
LÉO L'INDIGNÉ·VENDREDI 28 FÉVRIER 2020·4 MINUTES
1965... Un disque de Joan Baez : Farewell Angelina, reprenant le titre d’une chanson de Bob Dylan (https://fr.wikipedia.org/wiki/Farewell,_Angelina)... Et en N° 9 : Pauvre Rutebeuf, paroles Rutebeuf (poète français du XIIIème siècle), musique... Léo Ferré... Et oui ! Ce disque sera vraiment popularisé plus tard, chez nous... La jeunesse française d’après 68 découvrira cette chanson, grâce à une américaine !
“Je prétends que la poésie ça doit être dans la rue, explique Léo Ferré dans une interview transcrite par Quentin Dupont.” Rutebeuf, pour moi, c’est le premier poète de la langue française parce que ça pourrait, vraisemblablement à quelque chose près, être écrit demain matin... Parce que, si vous allez voir les poètes du XIIIème siècle, essayez de les lire, eh bien, tu as bien le bonjour d’Alfred !... Parce que c’est très difficile, des façons d’écrire qui ne sont plus d’aujourd’hui...
Rutebeuf a un grand poème qui s’appelle La Pauvreté Rutebeuf.
J’ai pris ça, j’ai réduit, et j’ai fait une sorte de texte pas tellement long et j’ai mis de la musique dessus en improvisant, à la salle d’enregistrement chez Odéon et je l’ai appelé Pauvre Rutebeuf, parce qu’il fallait mettre son nom dans le titre pour que les gens sachent bien que ce n’était pas moi qui faisait les paroles...”En fait, en la mettant sur disques entre des chansons de Dylan, Guthrie, Donovan, des traditionnels, Joan Baez en a fait une chanson “folk”, la rendant intemporelle... Quelle création ! Comment l’avait-elle connue ? La question est posée...
Vous noterez qu’elle a occulté les 2 derniers vers : “L'espérance de lendemain/ Ce sont mes fêtes.” Ce n’est certainement pas à cause du propos, plutôt à cause de la musique... Ca m’a toujours paru, à moi aussi, un peu incongru, musicalement, comme final, comme une rupture dans l’évidence de la mélodie...
Léo poursuit : “un jour, devant un café, il y avait un gros camion. J’avais trouvé que c’était incroyable d’avoir un gros camion comme ça dans cette petite place.
Je vois le type qui ouvre la portière du camion et qui me dit : Dis-donc Léo, quand est-ce que tu nous chantes Le Pauvre Bœuf, à la télévision ?
C’était en 1958. Et ça, m’avait frappé et fait plaisir. Je me suis bien empêché de rectifier.
Je me suis dit : un jour, tu rectifieras toi-même... Tu sauras que ce n’est pas un bœuf qui a écrit ça. L’école, c’est la rue et c’est la volonté de savoir des choses...”
“Je prétends que la poésie ça doit être dans la rue, explique Léo Ferré dans une interview transcrite par Quentin Dupont.” Rutebeuf, pour moi, c’est le premier poète de la langue française parce que ça pourrait, vraisemblablement à quelque chose près, être écrit demain matin... Parce que, si vous allez voir les poètes du XIIIème siècle, essayez de les lire, eh bien, tu as bien le bonjour d’Alfred !... Parce que c’est très difficile, des façons d’écrire qui ne sont plus d’aujourd’hui...
Rutebeuf a un grand poème qui s’appelle La Pauvreté Rutebeuf.
J’ai pris ça, j’ai réduit, et j’ai fait une sorte de texte pas tellement long et j’ai mis de la musique dessus en improvisant, à la salle d’enregistrement chez Odéon et je l’ai appelé Pauvre Rutebeuf, parce qu’il fallait mettre son nom dans le titre pour que les gens sachent bien que ce n’était pas moi qui faisait les paroles...”En fait, en la mettant sur disques entre des chansons de Dylan, Guthrie, Donovan, des traditionnels, Joan Baez en a fait une chanson “folk”, la rendant intemporelle... Quelle création ! Comment l’avait-elle connue ? La question est posée...
Vous noterez qu’elle a occulté les 2 derniers vers : “L'espérance de lendemain/ Ce sont mes fêtes.” Ce n’est certainement pas à cause du propos, plutôt à cause de la musique... Ca m’a toujours paru, à moi aussi, un peu incongru, musicalement, comme final, comme une rupture dans l’évidence de la mélodie...
Léo poursuit : “un jour, devant un café, il y avait un gros camion. J’avais trouvé que c’était incroyable d’avoir un gros camion comme ça dans cette petite place.
Je vois le type qui ouvre la portière du camion et qui me dit : Dis-donc Léo, quand est-ce que tu nous chantes Le Pauvre Bœuf, à la télévision ?
C’était en 1958. Et ça, m’avait frappé et fait plaisir. Je me suis bien empêché de rectifier.
Je me suis dit : un jour, tu rectifieras toi-même... Tu sauras que ce n’est pas un bœuf qui a écrit ça. L’école, c’est la rue et c’est la volonté de savoir des choses...”
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ECOUTER/ VOIR LEO FERRE “PAUVRE RUTEBEUF” ICI
--> https://www.youtube.com/watch?v=Xlqr-IXTEpE
Version TLP Dejazet 1986 - Orchestrations : Léo Ferré
Réalisation : Guy Job
ECOUTER/ VOIR LEO FERRE “PAUVRE RUTEBEUF” ICI
--> https://www.youtube.com/watch?v=Xlqr-IXTEpE
Version TLP Dejazet 1986 - Orchestrations : Léo Ferré
Réalisation : Guy Job
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ECOUTER “PAUVRE RUTEBEUF” VERSION STUDIO ICI
--> https://www.youtube.com/watch?v=AQGMbDhGm8c
Léo Ferré : claviers - enregistrement : novembre 1955 - Odéon -
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“PAUVRE RUTEBEUF” PAR JOAN BAEZ ICI
--> https://www.youtube.com/watch?v=0kpO4vcmrcY
“PAUVRE RUTEBEUF” PAR JOAN BAEZ ICI
--> https://www.youtube.com/watch?v=0kpO4vcmrcY
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“Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte.
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta.
Avec le temps qu'arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n'aille à terre
Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d'hiver.
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière.
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte.
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est avenu.
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta.
L'espérance de lendemain
Ce sont mes fêtes.”
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte.
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta.
Avec le temps qu'arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n'aille à terre
Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d'hiver.
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière.
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte.
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est avenu.
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta.
L'espérance de lendemain
Ce sont mes fêtes.”
Rutebeuf - Léo Ferré
A propos de Rutebeuf
--> https://fr.wikipedia.org/wiki/Rutebeuf
--> https://fr.wikipedia.org/wiki/Rutebeuf