mercredi 4 mai 2016

LA BELLE CHANSON - HOMMAGE à MOULOUDJI


LA BELLE CHANSON


            HOMMAGE à MOULOUDJI




Annabelle Mouloudji: «On reste tatoué par l'enfance»

Rencontre Pour qu’on n’oublie pas son père, Mouloudji, décédé il y a vingt ans, sa fille donne une nouvelle vie à l’œuvre du chanteur.
Annabelle Mouloudji, on ne vous le rappelle pas tous les jours que vous êtes la fille de votre père, en portant son nom?
C’est de plus en plus rare. Les moins de 40 ans ne savent pas qui était Mouloudji. Quand le livre sur mon père est sorti, je suis passée dans un magasin à Paris pour voir comment il était présenté. Ne le trouvant pas, j’ai demandé de l’aide à un vendeur qui m’a dit: «Mouloudji, Mouloudji, c’était un musicien, non?» Cette ignorance m’a donné le tournis.

C’est pour qu’on n’oublie pas votre père que vous avez eu envie de marquer les vingt ans de sa disparition?
Exactement. Il a interprété beaucoup de chansons qui ont compté dans les années 1950, 1960 et 1970: La complainte des infidèles, Un jour, tu verras, Comme un p’tit coquelicot ou Le Déserteur pour ne citer que les plus célèbres. Il a aussi été comédien, écrivain et artiste peintre. Les toiles que vous voyez derrière moi sont de lui. Il y a quelque chose de Van Gogh dans son travail, vous ne trouvez pas? Il mérite qu’on se souvienne de lui!
«
J’adorais ces moments avec mon père»
Vous, quels souvenirs gardez-vous de lui?
J’ai été une petite fille très frustrée par le manque de lui. Mes parents s’étant séparés lorsque j’avais 3 ans, je le voyais peu. Et je l’avais rarement pour moi toute seule. Comme je suis possessive, ce n’était pas facile! Les meilleurs souvenirs que j’ai de lui, c’est quand il m’emmenait en tournée. J’avais 4 ou 5 ans, et durant les trajets entre deux villes où il se produisait, je partageais dans la voiture une intimité inédite pour moi. Je grimpais sur ses genoux, le touchais, le reniflais. J’adorais ces moments-là.

Vous aviez conscience d’avoir un papa célèbre?
À cette époque-là, quand je disais mon nom, tout le monde comprenait immédiatement de qui j’étais la fille. Les gens me parlaient sans arrêt de mon père, à moi qui le connaissais à peine. Vers 15 ans, j’étais si impressionnée par mon père qu’en sa présence, je n’arrivais pas à aligner deux phrases. J’ai l’impression d’être passée à côté de lui. Je voudrais tant lui parler aujourd’hui.
Vous lui parleriez de quoi?
De tout! De ce que je vis: de l’éducation de mes deux fils de 9 et 7 ans qui sont avec moi une semaine sur deux et qui se battent pour obtenir toute mon attention, de la vie en famille recomposée, de mes doutes. J’adore rencontrer des gens qui l’ont connu. Je gobe leurs mots… On a beau faire, on reste tatoué toute notre vie par les émotions de notre enfance.

Vous parlez de votre père à vos enfants?
Bien sûr! L’autre jour, le plus jeune est revenu à la maison avec une poésie de Jacques Prévert. Quand je lui ai appris qu’il avait été un ami très proche de «Papi Mouloud», il a fait «oh» en ouvrant des grands yeux. Mon père a connu des gens incroyables: Simone de Beauvoir, Sartre, Vian… Une vie étonnante pour un petit garçon qui venait de la misère.

Étonnante, sa vie?
Il est né en 1922 dans un contexte économique difficile. Il a connu la faim. Sa mère a été internée quand il avait 12 ans. C’est grâce au parti communiste, auquel mon grand-père, Saïd Mouloudji, appartenait, qu’il s’en est sorti. Le PCF organisait des colonies de vacances et toutes sortes d’activités culturelles pour les enfants pauvres. Mon père qui était un gamin gouailleur, a été remarqué par un comédien travaillant avec Jean-Louis Barrault, qui recherchait un gosse pour une pièce de théâtre. Plus tard, mon père a aussi donné leur chance à de jeunes artistes quand il a créé sa maison de disques.
Comment s’est passée l’écriture à quatre mains du livre hommage sur votre père avec votre demi-frère, Grégory Mouloudji?
Très bien. On a dû jongler souvent car mon frère vit aux États-Unis et il a une vie professionnelle trépidante. Mais on a su facilement se mettre d’accord sur les photos que nous voulions publier et les chansons que nous voulions enregistrer.

Vous en chantez quatre sur l’album «Hommage à Mouloudji».
Oui, je me suis fait plaisir! Je chante L’un à l’autre étranger, toute seule, Un jour, tu verras avec Alain Chamfort, Les amours  et Enfin tu me viendras avec Frédéric Lo. Cela m’a d’ailleurs donné envie d’en chanter plus sur un autre disque. Et pourquoi pas en public.

Vous allez revenir à la chanson?
Peut-être! Je ne sais pas. J’aime écrire aussi. Je travaille actuellement à un roman (silence). Vous savez, je fonctionne au jour le jour. Je prends la vie comme elle vient sans me projeter dans le futur.

Héroïque, quand on est la fille d’une astrologue!
(Rires) Ma mère (ndlr: Nicolle Tessier) a été une bonne astrologue. À son enterrement, des gens que je ne connaissais pas sont venus me dire combien elle les avait aidés dans des moments difficiles. L’astrologie peut aider, mais moi, j’ai décidé de vivre le moment présent.

Points de repères

4 dates dans la vie d’une femme qui chante et qui écrit

1967 Elle naît. Sur ses cartes postales, son père l’appelle «Nana» et signe Mouloudji.
2005 Naissance du premier de ses deux fils. «Je leur ai consacré tout mon temps quand ils étaient petits.»
2011 Son roman «La P’tite Coquelicot» paraît chez Calmann-Lévy. Elle y évoque sa relation avec son père.
2014 Publication de l’album souvenir «Mouloudji athée! Ô grâce à Dieu...» et du CD «Hommage à Mouloudji».

Mouloudji, 20 ans après

Mouloudji, de son prénom Marcel est mort il y a vingt ans, en 1994, à Neuilly sur Seine. Celui qui allait devenir auteur, chanteur, compositeur, interprète, mais aussi comédien, écrivain, peintre, était né en juin 1922, à Paris, d’un père Kabyle et d’une mère bretonne.
– Vingt ans après sa mort, sa fille Annabelle et son fils Grégory font paraître un album-souvenir«Mouloudji Athée! Ô grâce à Dieu» aux éditions Didier Carpentier.
– Et aussi un cd, «Hommage à Mouloudji. En souvenir des souvenirs».
Avec des chansons interprétées par Louis Chedid, Alain Chamfort, Frédéric Lo, Christian Olivier, Daphné, Melissmell, Maud Lübeck, Jil Caplan, Baptiste W. Hamon, Annabelle Mouloudji, Grégory Mouloudji.
– D’autre part, paraîtra début décembre, un coffret de 300 titres de Mouloudji  sur 13 CD (Universal)

Mouloudji Tout fout le camp

                       

Mouloudji Marcel chante "Tout fout l'camp" 'Muluği'...
Marcel Mouloudji né le 16 septembre 1922 à Paris et nous quitte le 14 juin 1994 à Paris. ce fut un chanteur-compositeur et acteur français.

Son père, kabyle, est originaire de Sidi Aïch en Kabylie (Algérie), exerce le métier de maçon et s'inscrit au parti communiste. Il épouse une bretonne catholique fondamentaliste qui sombre assez vite dans l'alcoolisme et la folie.

Il s'inscrit avec son frère André dans un mouvement de jeunesse (soit aux jeunesses communistes, soit aux Faucons rouges mouvement d'éducation de l'enfance - proche de la S.F.I.O - et animé par des éducateurs issus de différents courants du monde ouvrier, libertaire, coopératif, ajiste, anarcho-syndicaliste, etc.). En 1935, il fait la connaissance de Sylvain Atkine, metteur en scène dans le Groupe Octobre, organisation affiliée à la Fédération des théâtres ouvriers de France. Il participe à la vie artistique associée au Front populaire de 1936, et vit en semi-clandestinité pendant la Seconde Guerre mondiale. Il racontera son expérience dans le livre « Enrico » en 1945 qui reçoit le prix de la Pléiade. En 1938, il apparaît dans le film Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque.

Dans les cabarets en vogue, il chante Boris Vian ou Jacques Prévert, interprète son rôle dans le film « Eaux troubles » de Henri Calef en 1949 et participe à « Boule de Suif » (Christian-Jaque, 1947) et « Nous sommes tous des assassins » (André Cayatte, 1952). En 1958, il fait sa dernière apparition au cinéma dans « Rafles sur la ville » de Pierre Chenal et dans un film hispano-suédois, « Llegaron dos hombres ».

Jacques Canetti, célèbre agent artistique et patron du cabaret les Trois Baudets entraîne Mouloudji vers le succès. Il lui fait enregistrer « Comme un p'tit coquelicot » qui obtient le Grand Prix du disque 1953 et le Prix Charles-Cros en 1952 et 1953. Même succès pour « Un jour tu verras » en 1954 extrait du film « Secrets d'alcôve ».

Louise Fouquet, dite Lola, est son épouse et son agent artistique de 1943 à 1969. Il a deux enfants: Grégory Mouloudji avec Lilia Lejpuner en 1960 et Annabelle Mouloudji avec Nicolle Tessier en 1967. Lilianne Patrick est sa dernière compagne.

En 1976, il enregistre avec l'accordéoniste Marcel Azzola une anthologie du musette, « Et ça tournait ». En 1980 il sort un album "Inconnus Inconnues" et donne d'innombrables concerts à travers le pays dont les médias se font rarement l'écho. Fatigué, il consacre plus de temps à l'écriture et à la peinture, ses anciennes amours. On le retrouve sur scène en 1987 à l'Élysée Montmartre. A 70 ans, en 1992, une pleurésie lui enlève en partie sa voix. Cela ne l'empêche pas de sortir un album qui n'aura cependant pas le temps de voir le jour. En mars 1994, il est invité au festival Chorus des Hauts-de-Seine en région parisienne pour un hommage. Puis il donne un ultime récital près de Nancy en avril.

Il s'éteint le 14 juin 1994 alors qu'il avait de nombreux projets en route : la suite de ses mémoires 50 ans après le premier volume et un nouvel album. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire