Léo Ferré UNE VIE D'ARTISTE
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Ferré Léo
Léo Ferré est né le 24 août 1916 à Monaco, d’un père employé de la Société des Bains de Mer et d’une mère qui possédait un atelier de couture. Léo Ferré s’intéresse très tôt à la musique et chante dans une chorale où il apprend le solfège et l’harmonie. Son oncle, violoniste du casino de Monaco, lui fait découvrir Beethoven. A l’âge de neuf ans, il est envoyé comme pensionnaire chez les Frères des Ecoles Chrétiennes du collège Saint-Charles de Bordighera en Italie. Mais le jeune Léo supporte très mal la discipline rigoriste de cet internat français
En 1934, il passe le baccalauréat à Rome avec succès. Son père refusant de lui laisser faire le conservatoire de musique, il l’oblige à donner des cours de français au collège de Borghera qu’il avait pourtant appris à détester comme étudiant.
La difficile vie d’artiste
Après son baccalauréat de philosophie, Léo Ferré devient critique musical pigiste pour le journal « Le Petit Niçois ». Démobilisé après la guerre de 1940, il revient à Monaco où il commence à écrire des chansons. Entre temps, il se marie, en octobre 43, avec Odette. Il entre ensuite à Radio Monte-Carlo où il est tout à la fois, suivant l’occasion, speaker, bruiteur ou pianiste.
Il commence à composer des poèmes, chante dans des cabarets, découvre Charles Trenet et rencontre même Edith Piaf qui lui conseille alors de se produire à Paris. Ferré s’installera finalement à Paris en 1946 où il mènera une vie « de misère » financièrement parlant. Il y fréquente le mouvement libertaire et apporte son soutien à la Fédération anarchiste et au Théâtre Libertaire de Paris.
A la libération, il se produit au Boeuf sur le toit, cabaret parisien où il partage l’affiche avec les Frères Jacques et le tandem Roche-Aznavour. Il gagne assez mal sa vie mais fait enfin ce qu’il aime. Mais la vie est difficile et Odette sa femme, ne peut plus supporter les incertitudes de « cette vie d’artiste » et ils divorcent en décembre 1950.
Léo et Madeleine
Puis, dans un café parisien, il rencontre sa deuxième compagne. Madeleine Rabereau , femme de tête qui prend en charge la carrière de l’artiste. En 1950, il enregistre ainsi son premier disque ‘La Vie d’artiste’ où il s’accompagne, seul, au piano. Léo Ferré obtiendra toutefois ses premiers vrais succès avec « Paris-Canaille » et « Les amants de Paris », tout en continuant de se produire dans des cabarets.
Avec le succès de « Paris Canaille », il pourra enfin s’acheter une maison à la campagne. En mars 55, il fait son premier Olympia en tant que vedette. Il y chante « l’Homme », « Monsieur William », « Graine d’Ananar », ouvrant ainsi une longue carrière de près de quarante ans où il réalisera une cinquantaine d’albums. En avril 57, paraît « Les Fleurs du Mal chanté par Léo Ferré », disque en hommage à Charles Baudelaire, grand poète français du XIXème siècle. En janvier 58, il donne son premier tour de chant à Bobino, auquel il sera fidèle.
Désormais, à l’abri des soucis financiers, il achète sur un coup de tête une île en Bretagne, l’Ile du Guesclin.
En 1961, il enregistre pour la firme Barclay « les Chansons d’Aragon », soit dix poèmes mis en musique par l’artiste : de « L’Affiche Rouge » à « l’Etrangère », d’Elsa » à « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? », Léo Ferré donne à ces textes, en les interprétant, une autre dimension. Louis Aragon est très impressionné et très fier. Se noue alors une amitié sincère et simple entre le poète et le chanteur. A quelques mois d’intervalle, il enregistre « Paname », succès qui annonce une décennie prolifique et prospère. Il se produit au Théâtre du Vieux Colombier : parmi les nouvelles chansons, soulignons « Merde à Vauban », « les Rupins » et « Thank you Satan ». La presse est dithyrambique. Dans la foulée, il chante dans le célèbre music-hall, l’Alhambra.
En 65 et 66, il effectue deux tournées au Canada. J’ai alors eu le bonheur de voir, une première fois, le récital de Léo Ferré à la Comédie Canadienne. Il accorde durant cette période, de nombreuses interviews à la radio et à la télévision. En 66, c’est son retour sur la scène parisienne à Bobino. Il rend un vibrant hommage au poète Rimbaud, accompagné de son seul piano, qui laisse la salle émue par l’union si belle de la poésie et de la chanson.
Le 6 janvier 1968 a lieu la fameuse rencontre entre Ferré, Jacques Brel et Georges Brassens, considérés tous les trois comme les piliers de la chanson française. Mais 1968 sera pour Léo une année difficile. Il y eut tout d’abord la rupture douloureuse avec sa seconde épouse, Madeleine. Ensuite, Léo Ferré ne prend pas part aux « évènements » de mai 68, ce que certains puristes lui reprocheront amèrement, lui l’anarchiste et l’inconditionnel. Mais Léo saura donner, cette année-là, un second souffle à sa production artistique.
L’exil en Toscane
Marie-Christine deviendra la nouvelle compagne de Léo Ferré. Ils s’installeront en Toscane. En mai 70, naît leur premier fils Mathieu. Cette année-là verra aussi la sortie d’un double album, « Amour Anarchie », considéré par beaucoup comme le summum de son œuvre discographique : « Le Chien », « la The Nana », « Paris je ne t’aime plus » ou « la Mémoire et la mer ».
En 72, il se produit pendant trois semaines à l’Olympia. Son style est plus dépouillé que dans les années 60 durant lesquelles on l’avait vu beaucoup plus lyrique chantant avec emphase. Il interprète ses chansons mais aussi celles de son ami Jean-Roger Caussimon.
Léo le musicien
En 75, commence pour l’artiste une nouvelle aventure musicale. En effet, il entreprend de diriger un véritable orchestre symphonique, celui de Montreux en Suisse. A l’automne, il poursuit cette expérience en Belgique, puis au Palais des Congrès à Paris. Les spécialistes de la musique classique (Ravel et Beethoven sont au programme) ne lui pardonnent pas cette incursion dans leur pré-carré, ce qui blesse énormément l’artiste.
Installé définitivement en Toscane avec sa femme Marie-Christine, la famille s’agrandit avec la naissance de Marie-Cécile en juillet 74, puis avec celle de leur deuxième fille Manuella en janvier 78. Léo Ferré y trouve enfin le repos de l’âme qu’il attendait depuis sa rupture avec Madeleine et aussi une harmonie familiale qui le rend véritablement heureux.
Ferré, assagi avec l’âge, n’en reste pas moins un chanteur populaire qui enchaîne les récitals à l’Olympia et qui continue à effectuer des tournées en France et à l’étranger.
C’est à l’âge de 77 ans que Ferré meurt à la suite d’une longue maladie le 14 juillet 1993. Cette maladie dont il n’a quasiment jamais parlée, s’était déclarée en 1992 et l’avait empêché de faire son retour sur la scène du Grand Rex à Paris.
A la fin des années 90, son fils Mathieu reprend la maison d’édition et société d’exploitation de droits d’auteurs que ses parents avaient mis en place en 92, la Mémoire et la Mer. Il cherche ainsi à promouvoir les projets divers concernant l’œuvre de son père : réédition de disques, parution d’inédits ou spectacles.
Considéré comme l’un des plus grands poètes du XXe siècle, il occupe une place centrale dans la chanson française avec des textes où se mêlent argot, lyrisme, amour et anarchie. Son répertoire contient des chansons de facture classique, parfois très sombres ou de longs textes sur un fond de musique symphonique. Il chante aussi les poètes classiques comme Verlaine, Rimbaud, Apollinaire, Baudelaire, ou contemporains comme Aragon, Pierre Seghers…
Sources: La Toupie , RFIMusique
Léo Ferré (1916-1993)
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