Pia Colombo chante Ferré 75 est un album de Pia Colombo publié en 1975 par CBS, en même temps que l'album Ferré muet.... La chanteuse y interprète cinq chansons de Léo Ferré, inédites à l'époque.
Au terme d'un différend avec la maison de disques Barclay, qu'il quitte, Léo Ferré se voit interdire juridiquement d'enregistrer sa voix pour une autre firme discographique pendant deux ans. Contraint au silence, Ferré offre ses nouvelles chansons à la chanteuse Pia Colombo, qui accepte de lui « prêter » temporairement sa voix.
Au verso de la pochette du disque, Ferré fait reproduire un texte écrit de sa main :
« (…) PIA... C'est la joie grave sous les cheveux rouges et puis cette voix de là-bas... mais où ça ? Allez-y donc voir... Cette voix qu'elle me prête, PIA, pour chanter mes chansons de 1975… dans un disque où je l'accompagne. C'est tout. (…) Une autre fois, je te dirai pourquoi je ne puis chanter, cette année, mes chansons nouvelles. On voulait me mettre à genoux, et moi, à genoux, je m'y mets lorsque je veux bien. La décence, c'est la première limite de l'indulgence… Alors, admettons que je sois indulgent. PIA, les canailles nous regardent, mais elles ne nous entendront pas, ni toi… ni moi. C'est bien le moins que nous leur devons. Achète ce disque, passant, achète ce disque, parce que cette voix, c'est un peu la mienne cette année. Merci, PIA ! »
— Léo Ferré
La chaise de Van Gogh où tu ne t'assieds pas
Les souliers de Vincent que tu ne chausses pas
L'oreille de ce mec qui ne t'écoute plus
Ces corbeaux dans le blé d'une toile perdue
Je ne m'arrête plus quand je vois la folie
Je fais ses commissions et couche dans son lit
Les larmes de cet arbre inquiet dans la forêt
La chaise de Vincent, de quel bois elle était ?
Les moutons de la rue se cachent en cache-nez
Les ouvriers changent de disque sans débrayer
Je ne m'arrête plus quand je vois la folie
Je fais ses commissions et couche dans son lit
Les pas de cette enfant dans l'enfer de la fac
Son sexe, sa vertu, sa pilule et son trac
Quand le vertige la pénètre et la dépasse
Sous l'œil double et glacé d'un vieux miroir de passe
C'est à ce moment-là que je perds la folie
Et que je reste seul avec mes yeux de fou
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