mercredi 26 mars 2025

Jean Ferrat - Le bruit des bottes - live 1975





                             


Jean Ferrat chante "le bruit des bottes" en 1975. Il dénonçait les dictatures de Franco, des colonels grecs et de Pinochet, mais aussi les périodes où les libertés d'expression et d'opinion étaient remises en cause y compris en France, lorsque la gauche radicale anticolonialiste était censurée, réprimée et molestée durant les guerres d'Indochine et d'Algérie, et par des polices parallèles (le SAC) durant le mouvement de mai 1968. Un demi siècle plus tard, une internationale d'extrême droite se reforme, menaçant les libertés et la paix. La trumpisation des esprits se déploie en France, faisant des citoyens "bien pépères" des citoyens verts de gris, normalisant et presque imposant les contre-valeurs de l'extrême droite comme une pensée unique obligatoire... Les textes engagés de Guy Thomas chantés par Ferrat sont d'une actualité incroyable...

Le bruit des bottes


C’est partout le bruit des bottes C’est partout l’ordre en kaki En Espagne on vous garotte On vous étripe au Chili On a beau me dire qu’en France On peut dormir à l’abri Des Pinochet en puissance Travaillent aussi du képi Quand un Pinochet rapplique C’est toujours en général Pour sauver la République Pour sauver l’Ordre moral On sait comment ils opèrent Pour transformer les esprits Les citoyens bien pépères En citoyens vert-de-gris A coup d’interrogatoires De carotte et de bâton De plongeon dans la baignoire De gégène et de tison Il se peut qu’on vous disloque Ou qu’on vous passe à tabac Qu’on vous suicide en lousdoc Au fond d’un commissariat Il se peut qu’on me fusille Pour avoir donné du feu Pour avoir joué aux billes Avec un petit hébreu On va t’écraser punaise Pour avoir donné du pain Pour avoir donné du pèze Au petit nord-africain Il se pourrait qu’on m’accuse Avec un petit gourdin D’avoir étudié Marcuse D’avoir été sartrien Ils auront des électrodes Ils diront tu veux du jus Pour connaître la période Où j’étais au P.S.U. A moins qu’ils me ratatinent Pour mon immoralité Pour avoir baisé Delphine Pour avoir été pédé A moins qu’ils ne me condamnent A mourir écartelé Entre l’amour de Roxane Et celui du beau Dédé Il se peut qu’on me douillette Pour que je veuille attester Qu’en mil neuf cent soixante-sept Je lisais l’Humanité Il se peut qu’on me tourmente Et qu’on me fasse avouer Que dans les années soixante J’étais à la C.G.T. A moins qu’ils me guillotinent Pour avoir osé chanter Les marins du Potemkine Et les camps de déportés A moins qu’avec un hachoir Ils me coupent les dix doigts Pour m’apprendre la guitare Comme ils ont fait à Jara C’est partout le bruit des bottes C’est partout l’ordre en kaki En Espagne on vous garotte On vous étripe au Chili Il ne faut plus dire qu’en France On peut dormir à l’abri Des Pinochet en puissance Travaillent aussi du képi Travaillent aussi du képi...


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