Chanson de circonstance... ?
GLOIRE AU DIX-SEPTIÈME !
En juin 1907, dans un mouvement qu’on nomma « la révolte des gueux », les vignerons du Languedoc et du Roussillon, victimes d’une grave crise viticole, organisèrent des meetings de protestation contre la concurrence déloyale mais tolérée des vins de fabrication chimique. A Narbonne, la manifestation du 18 juin fut sévèrement réprimée : Clémenceau donna l'ordre à la troupe de tirer sur eux. Apprenant le drame, quelque 500 soldats de la 6e compagnie du 17e régiment d'infanterie, pour la plupart originaires de la région, se mutinèrent, quittant la caserne où ils étaient cantonnés avec armes et munitions, et prirent la direction de Béziers. Le 21 juin, accueillis chaleureusement par les Biterrois, les soldats mirent crosse en l'air et fraternisèrent avec la population. Ce geste inspira aussitôt une chanson à Gaston Montéhus que la censure et les poursuites (jusqu’à la cour d’assises !) rendirent illustre :
GLOIRE AU DIX-SEPTIÈME !
Légitim’ était votre colère,
Le refus était un grand devoir.
On ne doit pas tuer ses père et mère,
Pour les grands qui sont au pouvoir.
Soldats, votre conscience est nette :
On n’se tue pas entre Français ;
Refusant d’rougir vos baïonnettes
Petits soldats, oui, vous avez bien fait !
Refrain :
Salut, salut à vous,
Braves soldats du dix-septième ;
Salut, braves pioupious,
Chacun vous admire et vous aime ;
Salut, salut à vous,
A votre geste magnifique ;
Vous auriez, en tirant sur nous,
Assassiné la République.
Comm’ les autres vous aimez la France,
J’en suis sûr, même vous l’aimez bien.
Mais sous votre pantalon garance,
Vous êtes restés des citoyens.
La patrie, c’est d’abord sa mère,
Cell’ qui vous a donné le sein,
Et vaut mieux même aller aux galères,
Que d’accepter d’être son assassin.
(Au refrain)
Espérons qu’un jour viendra en France,
Où la paix, la concorde régnera.
Ayons tous au cœur cette espérance
Que bientôt ce grand jour viendra.
Vous avez jeté la premièr’ graine
Dans le sillon d’ l’Humanité.
La récolte sera prochaine,
Et ce jour-là, vous serez tous fêtés.
(Au refrain)
https://youtu.be/MBLW22wHnTw
(Paroles : Gaston Montéhus, musique : Raoul Chantegrelet et Pierre Doubis)
–Marc Ogeret, Album « Chansons contre », 1968, 33 t Vogue CLVLX29 (1988 pour le CD). Prix de l'Académie Charles Cros.
GLOIRE AU DIX-SEPTIÈME !
En juin 1907, dans un mouvement qu’on nomma « la révolte des gueux », les vignerons du Languedoc et du Roussillon, victimes d’une grave crise viticole, organisèrent des meetings de protestation contre la concurrence déloyale mais tolérée des vins de fabrication chimique. A Narbonne, la manifestation du 18 juin fut sévèrement réprimée : Clémenceau donna l'ordre à la troupe de tirer sur eux. Apprenant le drame, quelque 500 soldats de la 6e compagnie du 17e régiment d'infanterie, pour la plupart originaires de la région, se mutinèrent, quittant la caserne où ils étaient cantonnés avec armes et munitions, et prirent la direction de Béziers. Le 21 juin, accueillis chaleureusement par les Biterrois, les soldats mirent crosse en l'air et fraternisèrent avec la population. Ce geste inspira aussitôt une chanson à Gaston Montéhus que la censure et les poursuites (jusqu’à la cour d’assises !) rendirent illustre :
GLOIRE AU DIX-SEPTIÈME !
Légitim’ était votre colère,
Le refus était un grand devoir.
On ne doit pas tuer ses père et mère,
Pour les grands qui sont au pouvoir.
Soldats, votre conscience est nette :
On n’se tue pas entre Français ;
Refusant d’rougir vos baïonnettes
Petits soldats, oui, vous avez bien fait !
Refrain :
Salut, salut à vous,
Braves soldats du dix-septième ;
Salut, braves pioupious,
Chacun vous admire et vous aime ;
Salut, salut à vous,
A votre geste magnifique ;
Vous auriez, en tirant sur nous,
Assassiné la République.
Comm’ les autres vous aimez la France,
J’en suis sûr, même vous l’aimez bien.
Mais sous votre pantalon garance,
Vous êtes restés des citoyens.
La patrie, c’est d’abord sa mère,
Cell’ qui vous a donné le sein,
Et vaut mieux même aller aux galères,
Que d’accepter d’être son assassin.
(Au refrain)
Espérons qu’un jour viendra en France,
Où la paix, la concorde régnera.
Ayons tous au cœur cette espérance
Que bientôt ce grand jour viendra.
Vous avez jeté la premièr’ graine
Dans le sillon d’ l’Humanité.
La récolte sera prochaine,
Et ce jour-là, vous serez tous fêtés.
(Au refrain)
https://youtu.be/MBLW22wHnTw
(Paroles : Gaston Montéhus, musique : Raoul Chantegrelet et Pierre Doubis)
–Marc Ogeret, Album « Chansons contre », 1968, 33 t Vogue CLVLX29 (1988 pour le CD). Prix de l'Académie Charles Cros.
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