Que sais-tu des plus simples choses ? Les jours sont des soleils grimés
De quoi la nuit rêvent les roses ? Tous les feux s'en vont en fumée
Que sais-tu du malheur d'aimer ?
Je t'ai cherchée au bout des chambres où la lampe était allumée
Nos pas n'y sonnaient pas ensemble, ni nos bras sur nous refermés
Que sais-tu du malheur d'aimer ?
Je t'ai cherchée à la fenêtre, les parcs en vain sont parfumés
Où peux-tu où peux-tu bien être, à quoi bon vivre au mois de mai
Que sais-tu du malheur d'aimer ?
Que sais-tu de la longue attente et ne vivre qu'à te nommer ?
Dieu toujours même et différente et de toi moi seul à blâmer
Que sais-tu du malheur d'aimer ?
Que je m'oublie et je demeure, comme le rameur sans ramer
Sais-tu ce qu'il est long qu'on meure à s'écouter se consumer ?
Connais-tu le malheur d'aimer ?
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