mercredi 11 septembre 2024

Charles Aznavour - Tout s'en va (1968)




                          


 Tout S'en Va 

Tout s'en va, tout se meurt
Tu ne crois plus à notre bonheur
Et tu deviens sans raison ni cause
Nerveuse et morose, Rose, Rose

Rose, Rose, ah oui! Je me souviens
J'avais quoi, dix-sept ans, toi peut-être un peu moins
Quand tu séchais tes cours et venait le matin
Pour m'apporter ton cœur comme un bouton de rose

Rose, Rose, amour de mon passé
Quand tu venais me voir dans ma chambre au grenier
Je trouvais que ta peau sentait le foin mouillé
Et quand je t'embrassais... mais ça c'est autre chose

Tout s'en va, tout se meurt
Tu veux fermer ta porte à mon cœur
J'entends déjà le vent qui se lève
Pour chasser mes rêves, Ève, Ève

Ève, Ève encore un souvenir
Qui m'a brûlé le cœur avant que de faiblir
J'ai cru devenir fou, j'ai voulu en mourir
Mais le temps guérit tout, un jour sans crier gare

Ève, Ève à mordre follement
Dans le fruit de l'amour, on se brise les dents
Si tu m'as fait du mal j'ai conservé pourtant
Le souvenir des jours... je crois que je m'égare

Tout s'en va, tout se meurt
Je sens qu'en moi s'installe la peur
Tu as déjà bouclé ta valise
Et je réalise, Lise, Lise

Lise, Lise, où es-tu aujourd'hui
Toi qui mourais le jour pour renaître la nuit
Toi qui marchais pieds nus en rêvant sous la pluie
Abhorrant le soleil mais adorant la neige
Lise, Lise et tes cheveux mouvants
Fantasque, inattendue, mi-femme et mi-enfant,
Qui tombais dans mes bras parfois en sanglotant
Ou en riant très fort... voyons où en étais-je?

Tout s'en va, tout se meurt
Je ne suis plus qu'une ombre en ton cœur
Et je vois bien qu'en toi tout s'apprête
Pour d'autres conquêtes... Kate, Kate

Kate, Kate à l'accent que j'aimais
Qui malgré ses efforts lorsqu'elle s'exprimait
Ne pouvait s'empêcher d'écorcher le français
Qui bien qu'étant anglaise était pourtant d'argile

Kate Kate avait mille trésors
Et des taches de rouille agrémentaient son corps
Comme si ses parents l'avaient laissée dehors
Trop longtemps sous la pluie... le bonheur est fragile

Tout s'en va, tout se meurt
Mais le printemps revient en vainqueur
Les bras chargés de rêves et de fleurs
Et sèche nos pleurs
Et sème en nos cœurs
Ses grains de folie
Ainsi va la vie.







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