L'arriere-saisonIl tombait des hallebardes
A l'arrière-saison
Il y avait des lézardes
Aux toits de nos maisons
Et de grands chevaux noirs
Qui ravageaient le ciel
Et trouaient nos mémoires
De doutes éternels
Souviens-toi
Le temps était au glas
Aux larmes et aux frissons
J'ai tissé dans tes bras
Mon arrière-saison
On s'est battu alors
A l'arrière-saison
Les orgues de la mort
Ont joué sur tous les fronts
On ne reverrait plus
Les cerisiers en fleurs
Ni l'espoir abattu
D'une bombe en plein coeœur
Souviens-toi
La tristesse et l'effroi
Ont balayé nos fronts
Et labouré du doigt
Notre arrière-saison
Je suis parti un jour
A l'arrière-saison
Sans flûte ni tambour
Sans rire ni pardon
Ma jeunesse perdue
Écartelait son ombre
A la croisée des nues
Sur un lit de décombres
Souviens-toi
Nos lettres sont écrites
A la chair à canon
Et le sang sèche vite
A l'arrière-saison
Et puis est reparue
La nouvelle saison
Et je suis revenu
Refaire la maison
On avait gros le coeœur
On avait, qui peut dire
C'était comme des fleurs
Qui n'avaient su mourir
Souviens-toi
Comme on s'est embarqué
Vers le même horizon
Et comme on s'est aimé
A l'arrière-saison
Et comme on s'est aimé
A l'arrière-saison.
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