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LEO FERRE Merci mon Dieu.
Ajoutée le 28 sept. 2012
LEO FERRE Merci mon Dieu.
Merci mon Dieu
De nos tanières de draps blancs
De nos grabats mangés aux rêves
De notre pain de temps en temps
Et de nos miettes march' ou crève
Avec la vie au beau milieu
Et puis la faim qui nous soulève
Nous te disons : " Merci mon Dieu ! "
De nos salaires raccourcis
Et qui rallongent notre gêne
De l'or qui pousse aux quat' jeudis
De nos éternelles semaines
Avec la rage au beau milieu
Et puis l'envie qui nous malmène
Nous te disons : " Merci mon Dieu ! "
De notre terre à ciel perdu
De nos fusils à cicatrices
De nos enfants qui n'ont pas pu
Éloigner d'eux l'amer calice
De nos grabats mangés aux rêves
De notre pain de temps en temps
Et de nos miettes march' ou crève
Avec la vie au beau milieu
Et puis la faim qui nous soulève
Nous te disons : " Merci mon Dieu ! "
De nos salaires raccourcis
Et qui rallongent notre gêne
De l'or qui pousse aux quat' jeudis
De nos éternelles semaines
Avec la rage au beau milieu
Et puis l'envie qui nous malmène
Nous te disons : " Merci mon Dieu ! "
De notre terre à ciel perdu
De nos fusils à cicatrices
De nos enfants qui n'ont pas pu
Éloigner d'eux l'amer calice
Avec la guerre au beau milieu
Et puis le héros qui s'y glisse
Nous te disons : " Merci mon Dieu ! "
Des cheveux d'avoine posthume
Qui traînent leur dernier convoi
Des chiens perdus que l'on transhume
Vers leur dernier pipi de croix
Avec la mort au beau milieu
Et la pitié qui nous consume
Nous te disons : " Merci mon Dieu ! "
De cette croix du Golgotha
Qui crucifie tant de poitrines
Et de ton fils qui n'a fait ça
Que pour la peau et les épines
Avec l'amour au beau milieu
Et puis ton ciel qu'on imagine
Nous te disons : " Pourquoi mon Dieu ! "
Et puis le héros qui s'y glisse
Nous te disons : " Merci mon Dieu ! "
Des cheveux d'avoine posthume
Qui traînent leur dernier convoi
Des chiens perdus que l'on transhume
Vers leur dernier pipi de croix
Avec la mort au beau milieu
Et la pitié qui nous consume
Nous te disons : " Merci mon Dieu ! "
De cette croix du Golgotha
Qui crucifie tant de poitrines
Et de ton fils qui n'a fait ça
Que pour la peau et les épines
Avec l'amour au beau milieu
Et puis ton ciel qu'on imagine
Nous te disons : " Pourquoi mon Dieu ! "
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