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Marc Ogeret - Ainsi Prague ( Louis Aragon / Hélène Martin )
Ajoutée le 14 janv. 2014
Ainsi Prague a perdu son âme et son poète
Lorsque j'irais tantôt je ne l'y verrais pas
Et son coeur s'est brisé comme un verre qu'on jette
A la fin du repas.
Lorca, Majakovskij, Desnos, Apollinaire,
Leurs ombres longuement parfument nos matins,
Le ciel roule toujours les feux imaginaires
De leurs astres éteints.
Contre le chant majeur la balle que peut-elle ?
Sauf contre le chanteur, que peuvent les fusils ?
La terre ne reprend que cette chair mortelle
Mais non la poésie !
Ce siècle est au-delà du minuit de son âge
Ses poètes n'ont plus besoin d'être achevés
Ils ont usé leur vie au danger des images
Et croient avoir rêvé.
Il se fit dans Paris un silence de neige
Un réveil de Novembre à neuf heures battant
Quand Éluard partit rejoindre le cortège
Nezval meurt au printemps.
C'est de sa belle mort comme disent les hommes
Qu'il meurt Nezval et tout par conséquent est bien
Il ne faut pas pleurer dans ce siècle où nous sommes
Cela ne sert à rien !
Il meurt l'enfant terrible au jour des primevères
Pâques éperdument auront sonné pour lui
Ses paupières fermées ses doigts se sont ouverts
Ses derniers vers ont luit.
Dans ce monde en gésine, inhumain, pathétique,
Il tourne au firmament à jamais ses yeux bleus,
Visages émerveillés des peintures gothiques
Soleil de quand il pleut.
Il est entré vivant dans les cieux du folklore
Y chantant sa mère et la paix pareillement
Il nous montre demain comme une bague d'or
Dans la main d'un amant.
Nezval de qui le nom notre lèvre façonne
Nezval attend un peu, j'arrive à tes côtés
Du jour qui fut si beau déjà le soir frissonne
Et d'autres vont chanter !
Ainsi Prague
Ainsi Prague a perdu son âme et son poète Lorsque j'irais tantôt je ne l'y verrais pas
Et son coeur s'est brisé comme un verre qu'on jette
A la fin du repas.
Lorca, Majakovskij, Desnos, Apollinaire,
Leurs ombres longuement parfument nos matins,
Le ciel roule toujours les feux imaginaires
De leurs astres éteints.
Contre le chant majeur la balle que peut-elle ?
Sauf contre le chanteur, que peuvent les fusils ?
La terre ne reprend que cette chair mortelle
Mais non la poésie !
Ce siècle est au-delà du minuit de son âge
Ses poètes n'ont plus besoin d'être achevés
Ils ont usé leur vie au danger des images
Et croient avoir rêvé.
Il se fit dans Paris un silence de neige
Un réveil de Novembre à neuf heures battant
Quand Éluard partit rejoindre le cortège
Nezval meurt au printemps.
C'est de sa belle mort comme disent les hommes
Qu'il meurt Nezval et tout par conséquent est bien
Il ne faut pas pleurer dans ce siècle où nous sommes
Cela ne sert à rien !
Il meurt l'enfant terrible au jour des primevères
Pâques éperdument auront sonné pour lui
Ses paupières fermées ses doigts se sont ouverts
Ses derniers vers ont luit.
Dans ce monde en gésine, inhumain, pathétique,
Il tourne au firmament à jamais ses yeux bleus,
Visages émerveillés des peintures gothiques
Soleil de quand il pleut.
Il est entré vivant dans les cieux du folklore
Y chantant sa mère et la paix pareillement
Il nous montre demain comme une bague d'or
Dans la main d'un amant.
Nezval de qui le nom notre lèvre façonne
Nezval attend un peu, j'arrive à tes côtés
Du jour qui fut si beau déjà le soir frissonne
Et d'autres vont chanter !
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