Mets ton habit scaphandrier,
Descends dans les yeux de ma blonde.
Que vois-tu scaphandrier?
Je vois un étrange attirail:
Des fleurs, des oiseaux, du corail,
Et de l'or en fine paillettes.
Descends dans les yeux de ma blonde.
Que vois-tu scaphandrier?
Je vois un étrange attirail:
Des fleurs, des oiseaux, du corail,
Et de l'or en fine paillettes.
Mets ton habit scaphandrier,
Descends dans les yeux de ma blonde.
Que vois-tu scaphandrier?
Je vois une source très pure,
Je vois des rires et des deuils,
Une oasis près d'un écueil...
Descends dans les yeux de ma blonde.
Que vois-tu scaphandrier?
Je vois une source très pure,
Je vois des rires et des deuils,
Une oasis près d'un écueil...
Mets ton habit scaphandrier,
Et dans le cerveau de ma blonde.
Tu vas descendre, que vois-tu?
Il est descendu, descendu...
Et dans les profondeurs du vide
Le scaphandrier s'est perdu...
Et dans le cerveau de ma blonde.
Tu vas descendre, que vois-tu?
Il est descendu, descendu...
Et dans les profondeurs du vide
Le scaphandrier s'est perdu...
LE BATEAU ESPAGNOL
J'étais un grand bateau descendant la Garonne
Farci de contrebande et bourré d'Espagnols
Les gens qui regardaient saluaient la Madone
Que j'avais attachée en poupe par le col
Un jour je m'en irai très loin en Amérique
Donner des tonnes d'or aux nègres du coton
Je serai le bateau pensant et prophétique
Et Bordeaux croulera sous mes vastes pontons
Qu'il est long le chemin d'Amérique
Qu'il est long le chemin de l'amour
Le bonheur ça vient toujours après la peine
T'en fais pas mon ami je reviendrai
Puisque les voyages forment la jeunesse
T'en fais pas mon ami je vieillirai
Rassasié d'or ancien ployant sous les tropiques
Un jour m'en reviendrai les voiles en avant
Porteur de blés nouveaux avec mes coups de triques
Tout seul mieux qu'un marin je violerai le vent
Harnaché d'Espagnols remontant la Garonne
Je rentrerai chez nous éclatant de lueurs
Le gens s'écarteront saluant la Madone
En pour par le col et d'une autre couleur
Qu'il est doux le chemin de l'Espagne
Qu'il est doux le chemin du retour
Le bonheur ça vient toujours après la peine
T'en fais pas mon ami je reviendrai
Puis les voyages forment la jeunesse
Je te dirai mon ami à ton tour
A ton tour...
L'ESPRIT DE FAMILLE
Mon frère était un assassin
Qui travaillait avec la lame
Et chaque soir après le turbin
Il faisait travailler sa femme
Ma soeur écrivait de beaux vers
Dans un journal hebdomadaire
Et si son verbe était amer
C'est qu'on avait tué le libraire
C'est ce qu'on appelle en vérité
Une famille respectable
Et l'assassin fut invité
A mettre les pieds sous la table
Mon père avait un bar–tabac
Que fréquentaient de drôles de têtes
Ils vivaient tous dans l'aléa
Et papa plaçait leur galette
Ma soeur accordait au comptoir
D'incommensurable chopines
Bossant du matin jusqu'au soir
Cherchant une rime à rapine
C'est ce qu'on appelle en vérité
Une famille infatigable
Le travail c'est la liberté
C'est une chose formidable
Ma mère alors avait un tic
C'était le complexe d'oedipe
Ce n'est peut–être pas très chic
Mais j'avais déjà des principes
Ma belle–soeur je vous l'ai dit
Avait un métier unanime
Elle aimait beaucoup son mari
Trouvant cela plus légitime
C'est ce qu'on appelle en vérité
Une famille véritable
Ou l'instinct de propriété
Se révélait inéluctable
Tonton tata soudain fauchés
Fatigués de l'Europe flasque
Devinrent tous deux attachés
A une ambassade fantasque
On chuchote sous le manteau
Que tous les soirs à Buenos Aires
Tonton tata dans leur huis–clos
Font dire maints et maints rosaires
C'est ce qu'on appelle en vérité
Une famille présentable
Et si tonton fut arrêté
Ben ça paraît à peine croyable
D'autre frangins d'autres frangines
Y'en avait qui faisaient partout
Faut avouer que pour la ligne
Ma maman en avait pris un coup
Et malgré l'odeur d'ammoniac
Le père aimait à se repaître
Pour qu'on lui faute le prix cognac
Y'avait plus tellement de kilomètres
C'est ce qu'on appelle en vérité
Une famille ou une fable
Écrite sans moralité
Il me manque une rime en "able"
Et si vous saviez
Ô combien cela est préférable
Mon frère était un assassin
Qui travaillait avec la lame
Et chaque soir après le turbin
Il faisait travailler sa femme
Ma soeur écrivait de beaux vers
Dans un journal hebdomadaire
Et si son verbe était amer
C'est qu'on avait tué le libraire
C'est ce qu'on appelle en vérité
Une famille respectable
Et l'assassin fut invité
A mettre les pieds sous la table
Mon père avait un bar–tabac
Que fréquentaient de drôles de têtes
Ils vivaient tous dans l'aléa
Et papa plaçait leur galette
Ma soeur accordait au comptoir
D'incommensurable chopines
Bossant du matin jusqu'au soir
Cherchant une rime à rapine
C'est ce qu'on appelle en vérité
Une famille infatigable
Le travail c'est la liberté
C'est une chose formidable
Ma mère alors avait un tic
C'était le complexe d'oedipe
Ce n'est peut–être pas très chic
Mais j'avais déjà des principes
Ma belle–soeur je vous l'ai dit
Avait un métier unanime
Elle aimait beaucoup son mari
Trouvant cela plus légitime
C'est ce qu'on appelle en vérité
Une famille véritable
Ou l'instinct de propriété
Se révélait inéluctable
Tonton tata soudain fauchés
Fatigués de l'Europe flasque
Devinrent tous deux attachés
A une ambassade fantasque
On chuchote sous le manteau
Que tous les soirs à Buenos Aires
Tonton tata dans leur huis–clos
Font dire maints et maints rosaires
C'est ce qu'on appelle en vérité
Une famille présentable
Et si tonton fut arrêté
Ben ça paraît à peine croyable
D'autre frangins d'autres frangines
Y'en avait qui faisaient partout
Faut avouer que pour la ligne
Ma maman en avait pris un coup
Et malgré l'odeur d'ammoniac
Le père aimait à se repaître
Pour qu'on lui faute le prix cognac
Y'avait plus tellement de kilomètres
C'est ce qu'on appelle en vérité
Une famille ou une fable
Écrite sans moralité
Il me manque une rime en "able"
Et si vous saviez
Ô combien cela est préférable
BARBARIE
Dans la rue anonyme
Y'a partout des Jésus
Qui vont quêter leur dîme
Avec des yeux battus
Barbarie donne–lui quelques sous
Barbarie Ô cet air aigre–doux!
Barbarie après tout je m'en fous
Dans la rue où l'on pèche
Y'a des filles d'amour
Qui mettent leur chair fraîche
A l'étal des carrefours
Barbarie garde donc ton écu
Barbarie c'est toi qui l'as voulu
Barbarie le remède est connu
Dans la rue à nausée
Y'avait un assassin
Qui donna la saignée
Au galant pèlerin
Barbarie ce fut accidentel
Barbarie en sortant de l'hôtel
Barbarie le péché fut mortel
Dans la rue infernale
Qui nous mène au sapin
Lave ton linge sale
Mais prends garde aux pépins
Barbarie si tu veux de l'amour
Barbarie méfie–toi des discours
Barbarie le bonheur est si court
Barbarie...
Barbarie...
Dans la rue anonyme
Y'a partout des Jésus
Qui vont quêter leur dîme
Avec des yeux battus
Barbarie donne–lui quelques sous
Barbarie Ô cet air aigre–doux!
Barbarie après tout je m'en fous
Dans la rue où l'on pèche
Y'a des filles d'amour
Qui mettent leur chair fraîche
A l'étal des carrefours
Barbarie garde donc ton écu
Barbarie c'est toi qui l'as voulu
Barbarie le remède est connu
Dans la rue à nausée
Y'avait un assassin
Qui donna la saignée
Au galant pèlerin
Barbarie ce fut accidentel
Barbarie en sortant de l'hôtel
Barbarie le péché fut mortel
Dans la rue infernale
Qui nous mène au sapin
Lave ton linge sale
Mais prends garde aux pépins
Barbarie si tu veux de l'amour
Barbarie méfie–toi des discours
Barbarie le bonheur est si court
Barbarie...
Barbarie...
L'ÎLE SAINT LOUIS
L'île Saint Louis en ayant marre
D'être à côté de la Cité
Un jour a rompu ses amarres
Elle avait soif de liberté
Avec ses joies avec ses peines
Qui s'en allaient au fil de l'eau
On la vit descendre la Seine
Elle se prenait pour un bateau
Quand on est une île
On reste tranquille
Au cœur de la ville
C'est ce qu'on dit
Mais un jour arrive
On quitte la rive
En douce on s'esquive
Pour voir du pays
De la Mer Noire à la Mer Rouge
Des îles blanches aux îles d'or
Vers l'horizon où rien ne bouge
Point n'a trouvé l'île au trésor
Mais tout au bout de son voyage
Dans un endroit peu fréquenté
On lui raconta le naufrage
L'île au trésor s'était noyée
Quand on est une île
On vogue tranquille
Trop loin de la ville
Malgré ce qu'on dit
Mais un jour arrive
Où l'âme en dérive
On songe à la rive
Du bon vieux Paris
L'île Saint Louis a de la peine
Du pôle Sud au pôle Nord
L'océan ne vaut pas la Seine
Le large ne vaut pas le port
Si l'on a trop de vague à l'âme
Mourir un peu n'est pas partir
Quand on est île à Notre–Dame
On prend le temps de réfléchir
Quand on est une île
On reste tranquille
Au cœur de la ville
Moi je vous le dit
Pour les îles sages
Point de grands voyages
Les livres d'images
Se font à Paris
L'île Saint Louis en ayant marre
D'être à côté de la Cité
Un jour a rompu ses amarres
Elle avait soif de liberté
Avec ses joies avec ses peines
Qui s'en allaient au fil de l'eau
On la vit descendre la Seine
Elle se prenait pour un bateau
Quand on est une île
On reste tranquille
Au cœur de la ville
C'est ce qu'on dit
Mais un jour arrive
On quitte la rive
En douce on s'esquive
Pour voir du pays
De la Mer Noire à la Mer Rouge
Des îles blanches aux îles d'or
Vers l'horizon où rien ne bouge
Point n'a trouvé l'île au trésor
Mais tout au bout de son voyage
Dans un endroit peu fréquenté
On lui raconta le naufrage
L'île au trésor s'était noyée
Quand on est une île
On vogue tranquille
Trop loin de la ville
Malgré ce qu'on dit
Mais un jour arrive
Où l'âme en dérive
On songe à la rive
Du bon vieux Paris
L'île Saint Louis a de la peine
Du pôle Sud au pôle Nord
L'océan ne vaut pas la Seine
Le large ne vaut pas le port
Si l'on a trop de vague à l'âme
Mourir un peu n'est pas partir
Quand on est île à Notre–Dame
On prend le temps de réfléchir
Quand on est une île
On reste tranquille
Au cœur de la ville
Moi je vous le dit
Pour les îles sages
Point de grands voyages
Les livres d'images
Se font à Paris

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