jeudi 28 janvier 2016

TOUTE LA POESIE - Alain Borne, poèmes

TOUTE LA POESIE

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Borne
 
Alain Borne, né le 12 janvier 1915 à Saint-Pont (Allier), décédé le 21 décembre 1962 à Lapalud (Vaucluse), est un poète français. Il était avocat à Montélimar.

Biographie[modifier | modifier le code]

Alain Borne est le fils unique de François Borne et de Marie Tixier. Il passe une partie de son enfance au château de Saint-Pont, dans l'Allier, qui appartenait à ses grands-parents maternels, Charles Tixier et Anne-Marie Collangettes1.
Louis Aragon salua déjà son lyrisme dès 1942. Il était avocat à Montélimar et vécut relativement ignoré des milieux littéraires parisiens. Mais il était très lié avec Pierre Seghers.
Il trouva la mort dans un accident de voiture, à une cinquantaine de kilomètres au nord d'Avignon. La moitié de son œuvre a paru depuis.
Le lycée général de Montélimar porte son nom.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Posthumes
  • 1962 : L'amour brûle le circuit, Club du poème
  • 1963 : La Dernière Ligne, Club du poème
  • 1964 : La nuit me parle de toi, Rougerie
  • 1964 : Célébration du hareng, (prose) Robert Morel
  • 1965 : Les fêtes sont fanées suivi de La dernière ligne, Club du poème
  • 1969 : Encres, édition définitive, Club du poème
  • 1969 : Vive la mortChambelland
  • 1969 : Le Facteur Cheval, (prose) éditions Robert Morel, photographies de Henriette Grindat
  • 1971 : Indociles, Club du poème
  • 1971 : Le Plus Doux Poignard, Chambelland
  • 1974 : Complaintes, Saint-Germain-des-Prés
  • 1980 : Œuvres poétiques complètes, tome 1, Curandera
  • 1981 : Œuvres poétiques complètes, tome 2, Curandera
  • 1991 : Textes inédits, prose et correspondance, revue Voix d'encre n° 3/4
  • 1992 : Seul avec la beauté, (première anthologie de poèmes inédits), éditions Voix d'encre
  • 1994 : L'amour, la vie, la mort, (deuxième anthologie de poèmes inédits), éditions Voix d'encre
  • 1999 : Poèmes inédits, revue Voix d'encre, n° 20
  • 2000 : La marquise sortit à 5 heures, (nouvelles), éditions Voix d'encre
  • 2001 : (Rééditions) Terre de l'été suivi de Poèmes à LisleiÉditions Editinter
  • 2001 : En passant par le lycée... Alain Borne, lycée Alain Borne
  • 2001 : Un brasier de mots, poèmes inédits réunis par Alain Blanc, éditions Voix d'encre
  • 2002 : (Rééditions) L'eau fine suivi de En une seule injure, Éditions Editinter
  • 2002 : (Réédition) célébration du hareng, poésie/première 22
  • 2002 : (Réédition) Encres, Atelier du Hanneton
  • 2003 : Poèmes d'amour, (anthologie) Le Cherche midi
  • 2006 : (réédition) la nuit me parle de toi, Trident neuf
  • 2008 : (Rééditions) Treize suivi de Indociles, éditions Fondencre
  • 2014 : L'iris marchait de son odeur, proses et poèmes inédits réunis par Alain Blanc, éditions Voix d'encre
  • 2015 : (Rééditions) L'amour brûle le circuit, Encres, Les fêtes sont fanées, La dernière ligne suivi d'extraits de son journal intime, éditions Fondencre

Notes et références[modifier | modifier le code]

    La suite ici --->https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Borne


    https://poesiemuziketc.wordpress.com


    Alain Borne, poèmes

    DÉCEMBRE 14, 2012
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    Je pense

    à Paul Vincensini
    Je pense que tout est fini
    Je pense que tous les fils sont cassés qui retenaient la toile
    Je pense que cela est amer et dur
    Je pense qu’il reste dorénavant surtout à mourir
    Je pense que l’obscur est difficile à supporter après
    la lumière
    Je pense que l’obscur n’a pas de fin
    Je pense qu’il est long de vivre quand vivre n’est plus
    que mourir
    Je pense que le désespoir est une éponge amère
    qui s’empare de tout le sang quand le cour est détruit
    Je pense que vous allez me renvoyer à la vie qui est
    immense
    et à ce reste des femmes qui ont des millions de visages
    Je pense qu’il n’y a qu’un visage pour mes yeux
    Je pense qu’il n’y a pas de remède
    Je pense qu’il n’y a qu’à poser la plume
    et laisser les démons et les larves continuer le récit
    et maculer la page
    Je pense que se tenir la tête longtemps sous l’eau
    finit par étourdir
    et qu’il y a de la douceur à remplacer son cerveau
    par de la boue
    Je pense que tout mon espoir que tout mon bonheur
    est de devenir enfin aveugle sourd et insensible
    Je pense que tout est fini.
    (L’amour brûle le circuit, Club du Poème, 1962)
    .
    .
    .

    La main touche une jupe

    La main touche une jupe,
    muguets fanés, je me souviens,
    tiède comme un début de peau,
    un feu de sang brûle les os.
    Les joncs craquent sous le corps souple,
    et le miel bout dans l’oeillet pourpre,
    sur le brasier de myosotis
    là-haut où les oiseaux s’étirent.
    Carrière de braise rouge,
    près d’une eau non doublée de tain
    où toute pudeur expire
    au vent venu de Si loin,
    Sous août bruissant, la fièvre est fraîche,
    et la brûlure encore glacée
    des lèvres fanées de soif,
    et du corps torride de sang.
    Voici la baie de tes jambes,
    avant cette île foudroyée
    où peut-être un peu de neige
    attend ma tête sans pensée.
    Terre de l’Été (Robert Laffont, 1945)
    .
    .
    .

    La musique même était noire

    La musique même était noire
    c’est la nuit qui par elle criait
    si longue et sans étoiles
    semblable aux entrailles d’une bête qui nous aurait mangés.
    Et le jour serait de la même soie s’il revenait
    et maille à maille de la même soie serait la vie.
    Maille à maille de la même soie
    une seule longue vie noire
    avec dans l’air l’aile de la chauve-souris
    dont le grand vent de sage espoir
    est l’unique fraîcheur pour nos fronts.
    Les marionnettes tombent des mains mortes
    mortes deux fois
    maille à maille de la même soie
    la vie des marionnettes passées de main en main,
    Mais nous, aucune main ne viendra nous reprendre
    quand le poulpe du sang sera pétrifié
    qui nous retient debout à l’avant du théâtre.
    Maille après maille de la même soie
    sable à sable du même gravier
    grain par grain du même blé noir
    choc par choc du même cœur vide
    Quand le dernier laurier aura brûlé ses feuilles
    en l’hiver blanc comme l’iris de nos rêves
    quel fantôme de bois pourra nous accueillir
    sous un soleil enfin sans arrêt ni blessure.
    .
    .
    .

    Tant d’oiseaux

    Tant d’oiseaux
    Qu’on dirait de l’eau en pluie
    un goutte à goutte d’ailes
    une giboulée de plumes
    une averse de griffes.
    L’orage opaque éteint le ciel
    et son tonnerre est de cris.
    Qu’importe qu’importe
    puisque ce cauchemar n’est pas un rêve
    puisque ces griffes sont réelles
    et que c’est réellement qu’il faudra mourir.
    .
    .
    .
    D’autres textes ici

    borne

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