mardi 5 juin 2018

LA BELLE CHANSON - Léo Ferré - L'affiche rouge - L'armée du crime

LA BELLE CHANSON

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Léo Ferré - L'affiche rouge - L'armée du crime
<<En cette époque terrible, il n'y avait plus de nationaux ni d'étrangers, il n'y avait que ceux qui se soumettaient à l'horreur et ceux qui résistaient, et plus encore parmi les Juifs et les immigrés. N'oublions jamais que la Résistance fut aussi la gloire des Républicains espagnols réfugiés en France pour échapper aux franquistes, comme y prirent part beaucoup des anciens des Brigades Internationales. Ce fut également ainsi en Europe de l'Est, où il était encore plus difficile de se battre contre l'occupant. Missak Manouchian et ses amis étaient nos frères, ils aimaient sans doute plus la France que tous ces Français de souche qui se mirent à genoux et collaborèrent avec le nazisme, et qui se déshonorent encore en crachant sur la mémoire de ces héros.>>

L'affiche rouge
Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes Ni l'orgue ni la prière aux agonisants Onze ans déjà que cela passe vite onze ans Vous vous étiez servis simplement de vos armes La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants L'affiche qui semblait une tache de sang Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles Y cherchait un effet de peur sur les passants Nul ne semblait vous voir Français de préférence Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE Et les mornes matins en étaient différents Tout avait la couleur uniforme du givre A la fin février pour vos derniers moments Et c'est alors que l'un de vous dit calmement Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses Adieu la vie adieu la lumière et le vent Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses Quand tout sera fini plus tard en Erivan Un grand soleil d'hiver éclaire la colline Que la nature est belle et que le cœur me fend La justice viendra sur nos pas triomphants Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant


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