vendredi 25 août 2023

Léo Ferré La chanson du mal aimé




                           



"LA CHANSON DU MAL AIME" Et je chantais cette romance  En 1903 sans savoir  Que mon amour à la semblance  Du beau Phénix s’il meurt un soir  Le matin voit sa renaissance.  Un soir de demi-brume à Londres Un voyou qui ressemblait à Mon amour vint à ma rencontre Et le regard qu’il me jeta Me fit baisser les yeux de honte Je suivis ce mauvais garçon Qui sifflotait mains dans les poches Nous semblions entre les maisons Onde ouverte de la Mer Rouge Lui les Hébreux moi Pharaon Que tombent ces vagues de briques Si tu ne fus pas bien aimée Je suis le souverain d’Égypte Sa soeur-épouse son armée Si tu n’es pas l’amour unique Au tournant d’une rue brûlant  De tous les feux de ses façades  Plaies du brouillard sanguinolent  Où se lamentaient les façades  Une femme lui ressemblant  C’était son regard d’inhumaine  La cicatrice à son cou nu  Sortit saoule d’une taverne  Au moment où je reconnus  La fausseté de l’amour même  Lorsqu'il fut de retour enfin  Dans sa patrie le sage Ulysse  Son vieux chien de lui se souvint  Près d’un tapis de haute lisse  Sa femme attendait qu’il revînt  L’époux royal de Sacontale  Las de vaincre se réjouit  Quand il la retrouva plus pâle  d’attente et d’amour yeux pâlis  Caressant sa gazelle mâle  J’ai pensé à ces rois heureux  Lorsque le faux amour et celle  Dont je suis encore amoureux  Heurtant leurs ombres infidèles  Me rendirent si malheureux  Regrets sur quoi l’enfer se fonde  Qu’un ciel d’oubli s’ouvre à mes voeux  Pour son baiser les rois du monde  Seraient morts les pauvres fameux  Pour elle eussent vendu leur ombre  J’ai hiverné dans mon passé  Revienne le soleil de Pâques  Pour chauffer un coeur plus glacé  Que les quarante de Sébaste  Moins que ma vie martyrisée  Mon beau navire ô ma mémoire  Avons-nous assez navigué  Dans une onde mauvaise à boire  Avons-nous assez divagué  De la belle aube au triste soir  Adieu faux amour confondu  Avec la femme qui s’éloigne  Avec celle que j’ai perdue  L’année dernière en Allemagne  Et que je ne reverrai plus Voie lactée ô soeur lumineuse  Des blancs ruisseaux de Chanaan  Et des corps blancs des amoureuses  Nageurs morts suivrons-nous d’ahan  Ton cours vers d’autres nébuleuses  Je me souviens d’une autre année  C’était l’aube d’un jour d’avril  J’ai chanté ma joie bien-aimée  Chanté l’amour à voix virile  Au moment d’amour de l’année...... LA SUITE N'A PAS été éditée .....

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