dimanche 17 avril 2022

Jean Ferrat - Le bilan - Live Stéréo 1980



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Jean Ferrat chante "le bilan" pour dénoncer les crimes des dictatures du stalinisme et la complaisance de ses compagnons du PCF, son premier secrétaire Georges Marchais ayant en 1979 jugé le bilan de l'URSS et des pays de l'Est "globalement positif"... L'année 1980 fut une des pires de la guerre froide : répression en Pologne, guerre en Afghanistan, boy-cott des JO de Moscou, durcissement des contrôles à Berlin, et après la mise en garde de "camarade" en 1968, la petite goutte d'eau fit déborder le vase... Mais Ferrat ne renia pas les idéaux du communisme, il restait convaincu qu'un autre socialisme à visage humain restait possible... Cinq ans plus tard avec "les cerisiers", il proclamait toujours sa fidélité à ses principes et à ses engagements.

- Le bilan -
Ah ils nous en ont fait avaler des couleuvres De Prague à Budapest de Sofia à Moscou Les staliniens zélés qui mettaient tout en oeuvre Pour vous faire signer les aveux les plus fous Vous aviez combattu partout la bête immonde Des brigades d'Espagne à celles des maquis Votre jeunesse était l'histoire de ce monde Vous aviez nom Kostov ou London ou Slansky Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui Ah ils nous en ont fait applaudir des injures Des complots déjoués des dénonciations Des traîtres démasqués des procès sans bavures Des bagnes mérités des justes pendaisons Ah comme on y a cru aux déviationnistes Aux savants décadents aux écrivains espions Aux sionistes bourgeois aux renégats titistes Aux calomniateurs de la révolution Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui Ah ils nous en ont fait approuver des massacres Que certains continuent d'appeler des erreurs Une erreur c'est facile comme un et deux font quatre Pour barrer d'un seul trait des années de terreur Ce socialisme était une caricature Si les temps ont changé des ombres sont restées J'en garde au fond du coeur la sombre meurtrissure Dans ma bouche à jamais la soif de vérité Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui Mais quand j'entends parler de "bilan" positif Je ne peux m'empêcher de penser à quel prix Et ces millions de morts qui forment le passif C'est à eux qu'il faudrait demander leur avis N'exigez pas de moi une âme de comptable Pour chanter au présent ce siècle tragédie Les acquis proposés comme dessous de table Les cadavres passés en pertes et profits Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui C'est un autre avenir qu'il faut qu'on réinvente Sans idole ou modèle pas à pas humblement Sans vérité tracée sans lendemains qui chantent Un bonheur inventé définitivement Un avenir naissant d'un peu moins de souffrance Avec nos yeux ouverts en grands sur le réel Un avenir conduit par notre vigilance Envers tous les pouvoirs de la terre et du ciel Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui...


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