vendredi 2 août 2024

Henri Tachan - Les Z'hommes (1975)





                             


Henri Tachan dans l'émission A bâtons rompus.

Les Z'hommes  

Font leur pipi contre les murs, Quelquefois mêm' sur leurs chaussures, Pisser debout ça les rassure, Les z'hommes, Z'ont leur p'tit jet horizontal, Leur p'tit syphon, leurs deux baballes, Peuv' jouer à la bataill' navale, Les z'hommes, Z'ont leur p'tit sceptre dans leur culotte, Leur p'tit périscop' sous la flotte, Z'ont le bâton et la carotte, Les z'hommes, Et au nom de ce bout d'bidoche Qui leur pendouille sous la brioche, Ils font des guerres, ils font des mioches, Les z'hommes... Ils se racontent leurs conquêtes, Leurs péripéties de braguette, Dans des gros rir' à la buvette, Les z'hommes, Ils se racontent leur guéguerre, Leurs nostalgies de militaires, Une lalarme à la paupière, Les z'hommes, Virilité en bandoulière, Orgueil roulé en band' moll'tières, Agressivité en œillères, Les z'hommes, Ils te traiteront de pédé, De gonzesse et de dégonflé, A moins qu'tu n'sort' dehors si t'es Un homme... Z'aiment les femmes comme des fous, C'est si pervers mais c'est si doux, "Enfin quoi! c'est pas comm' nous, Les z'hommes", Z'aiment les femmes à la folie, Passives, muett' mais jolies De préférence dans le lit, Des z'hommes, Au baby-room ou au boudoir, A la tortore ou au trottoir, Z'aiment les femmes sans espoir, Les z'hommes, Prostituées ou Pénélopes, Apprivoisées ou antilopes, "Toutes les femm' sont des salopes" Pour les z'hommes... C'est en quatre vingt treiz', je crois, Qu'ils ont tué la femme du roi Et la déclaration des Droits De l'Homme, C'est depuis deux mille ans, je pense, Qu'ils décapitent en silence Les femmes d'ailleurs et de France, Les z'hommes, Z'ont abattu les Thibétaines, Z'ont fricassé les Africaines, Z'ont indigné les Indiennes, Les z'hommes, Z'ont mis le voile aux Algériennes, La chasteté aux châtelaines Et le tablier à Mémène Les z'hommes... Excusez-moi, mais ell' me gratte, Ma pauvre peau de phallocrate, Dans la région de la prostate Des z'hommes, Excusez-moi, mais je me tire, Sans un regret, sans un soupir, De votre maffia, votre empire Des z'hommes, A chacun sa révolution, Aurais-je seul'ment des compagnons Qui partagent l'indignation D'un homme ? A chacun sa révolution, Aurais-je seul'ment trois compagnons Qui partagent l'indignation D'un homme ?



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