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Léo FERRE (6/10) : C'est le printemps / La solitude
Ajoutée le 27 févr. 2010
Sixième partie de "Léo Ferré par lui-même" (Arte, 1994). Léo Ferré chante "C'est le printemps" (L. Ferré) "La solitude" (L. Ferré) et "L'invitation au voyage" (Ch. Baudelaire).
Y a la natur' qu'est tout en sueur
Dans les hectar's y a du bonheur
C'est l'printemps
Y a des lilas qu'ont mêm' plus l'temps
De s'fair' tout mauv's ou bien tout blancs
C'est l'printemps
Dans les hectar's y a du bonheur
C'est l'printemps
Y a des lilas qu'ont mêm' plus l'temps
De s'fair' tout mauv's ou bien tout blancs
C'est l'printemps
Y a du blé qui s'fait du mouron
Les oiseaux eux ils dis'nt pas non
C'est l'printemps
Y a nos chagrins qu'ont des couleurs
Y a mêm' du printemps chez l'malheur
Y a la mer qui s'prend pour Monet
Ou pour Gauguin ou pour Manet
C'est l'printemps
Y a des nuag's qui n'ont plus d'quoi
On dirait d'la barbe à papa
C'est l'printemps
Y a l'vent du nord qu'a pris l'accent
Avec Mistral il pass' son temps
C'est l'printemps
Y a la pluie qu'est passée chez Dior
Pour s'payer l'modèl' Soleil d'Or
Y a la route qui s'fait nationale
Et des fourmis qui s'font la malle
C'est l'printemps
Y a d'la luzerne au fond des lits
Et puis l'faucheur qui lui sourit
C'est l'printemps
Y a des souris qui s'font les dents
Sur les matous par conséquent
C'est l'printemps
Y a des voix d'or dans un seul cri
C'est la Sixtin' qui sort la nuit...
Y a la natur' qui s'tape un bol
à la santé du rossignol
C'est l'printemps
Y a l'beaujolais qui la ramène
Et Mimi qui s'prend pour Carmen
C'est l'printemps
Y a l'îl' Saint-Louis qui rentre en Seine
Et puis Paris qui s'y promène
C'est l'printemps
Y a l'été qui s'point' dans la rue
Et des ballots qui n'ont pas vu
Qu'c'était l'printemps...
Les oiseaux eux ils dis'nt pas non
C'est l'printemps
Y a nos chagrins qu'ont des couleurs
Y a mêm' du printemps chez l'malheur
Y a la mer qui s'prend pour Monet
Ou pour Gauguin ou pour Manet
C'est l'printemps
Y a des nuag's qui n'ont plus d'quoi
On dirait d'la barbe à papa
C'est l'printemps
Y a l'vent du nord qu'a pris l'accent
Avec Mistral il pass' son temps
C'est l'printemps
Y a la pluie qu'est passée chez Dior
Pour s'payer l'modèl' Soleil d'Or
Y a la route qui s'fait nationale
Et des fourmis qui s'font la malle
C'est l'printemps
Y a d'la luzerne au fond des lits
Et puis l'faucheur qui lui sourit
C'est l'printemps
Y a des souris qui s'font les dents
Sur les matous par conséquent
C'est l'printemps
Y a des voix d'or dans un seul cri
C'est la Sixtin' qui sort la nuit...
Y a la natur' qui s'tape un bol
à la santé du rossignol
C'est l'printemps
Y a l'beaujolais qui la ramène
Et Mimi qui s'prend pour Carmen
C'est l'printemps
Y a l'îl' Saint-Louis qui rentre en Seine
Et puis Paris qui s'y promène
C'est l'printemps
Y a l'été qui s'point' dans la rue
Et des ballots qui n'ont pas vu
Qu'c'était l'printemps...
Paroles de la chanson La Solitude par Léo Ferre
Je suis d´un autre pays que le vôtre, d´une autre quartier, d´une autre solitude.
Je m´invente aujourd´hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous. J´attends des mutants.
Biologiquement, je m´arrange avec l´idée que je me fais de la biologie : je pisse, j´éjacule, je pleure.
Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s´il s´agissait d´objets manufacturés.
Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais...
La solitude...
La solitude...
Les moules sont d´une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin.
Si vous n´avez pas, dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de vous transmettre, il est inutile de regarder devant vous car devant c´est derrière, la nuit c´est le jour. Et...
La solitude...
La solitude...
La solitude...
Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d´arrêt ou de voie libre.
Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n´est qu´une dépendance de l´ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant...
La solitude...
La solitude!
Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l´appellerons "bonheur", les mots que vous employez n´étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais...
Je m´invente aujourd´hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous. J´attends des mutants.
Biologiquement, je m´arrange avec l´idée que je me fais de la biologie : je pisse, j´éjacule, je pleure.
Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s´il s´agissait d´objets manufacturés.
Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais...
La solitude...
La solitude...
Les moules sont d´une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin.
Si vous n´avez pas, dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de vous transmettre, il est inutile de regarder devant vous car devant c´est derrière, la nuit c´est le jour. Et...
La solitude...
La solitude...
La solitude...
Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d´arrêt ou de voie libre.
Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n´est qu´une dépendance de l´ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant...
La solitude...
La solitude!
Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l´appellerons "bonheur", les mots que vous employez n´étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais...
La solitude...
La solitude...
La solitude, la solitude, la solitude...
La solitude!
Le Code Civil, nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l´incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties. Je voudrais m´insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité.
La lucidité se tient dans mon froc!
Dans mon froc!
La solitude...
La solitude, la solitude, la solitude...
La solitude!
Le Code Civil, nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l´incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties. Je voudrais m´insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité.
La lucidité se tient dans mon froc!
Dans mon froc!