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Leo Ferre Les Anarchistes Live Bobino '69
Ajoutée le 25 janv. 2011
Les Anarchistes
LEO FERRÉ
- Ce titre est extrait de l'album : Poète, Vos Papiers
- Année de sortie : 1967
- Label : Barclay
- Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart Espagnols allez savoir pourquoi
Faut croire qu'en Espagne on ne les comprend pas
Les anarchistes
Ils ont tout ramassé
Des beignes et des pavés
Ils ont gueulé si fort
Qu'ils peuv'nt gueuler encor
Ils ont le cur devant
Et leurs rêves au mitan
Et puis l'âme toute rongée
Par des foutues idées
Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart fils de rien ou bien fils de si peu
Qu'on ne les voit jamais que lorsqu'on a peur d'eux
Les anarchistes
Ils sont morts cent dix fois
Pour que dalle et pourquoi ?
Avec l'amour au poing
Sur la table ou sur rien
Avec l'air entêté
Qui fait le sang versé
Ils ont frappé si fort
Qu'ils peuv'nt frapper encor
Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent
Et s'il faut commencer par les coups d' pied au cul
Faudrait pas oublier qu' ça descend dans la rue
Les anarchistes
Ils ont un drapeau noir
En berne sur l'Espoir
Et la mélancolie
Pour traîner dans la vie
Des couteaux pour trancher
Le pain de l'Amitié
Et des armes rouillées
Pour ne pas oublier
Qu'y'en a pas un sur cent et qu' pourtant ils existent
Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous
Joyeux et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout - https://www.youtube.com
Léo Ferré Bobino 1969 (disque complet)
Ajoutée le 14 févr. 2016
0:18 L'Idole
3:42 Paris
5:21 L'Été 68
6:57 La Banlieue
9:24 Marizibil
11:06 À Saint-Germain-Des-Prés
14:08 Pépée
18:55 La Révolution
21:28 À Toi
26:08 Vingt Ans
28:33 Rotterdam
31:12 Les Poètes
33:51 Les Assis
37:12 Âme Te Souvient-Il ?
39:25 C'est Extra
43:33 Petite
46:52 Madame La Misère
49:26 Le Testament
52:41 Le Printemps Du Poète
56:24 La Nuit
59:31 Spleen
1:03:29 Ils Ont Voté
1:05:53 La Marseillaise
1:09:33 Comme Une Fille
1:11:46 Les Anarchistes
1:15:09 Ni Dieu Ni Maître
Bobino, le 2 février 1969
Léo Ferré est accompagné au piano par Paul Castanier.
3:42 Paris
5:21 L'Été 68
6:57 La Banlieue
9:24 Marizibil
11:06 À Saint-Germain-Des-Prés
14:08 Pépée
18:55 La Révolution
21:28 À Toi
26:08 Vingt Ans
28:33 Rotterdam
31:12 Les Poètes
33:51 Les Assis
37:12 Âme Te Souvient-Il ?
39:25 C'est Extra
43:33 Petite
46:52 Madame La Misère
49:26 Le Testament
52:41 Le Printemps Du Poète
56:24 La Nuit
59:31 Spleen
1:03:29 Ils Ont Voté
1:05:53 La Marseillaise
1:09:33 Comme Une Fille
1:11:46 Les Anarchistes
1:15:09 Ni Dieu Ni Maître
Bobino, le 2 février 1969
Léo Ferré est accompagné au piano par Paul Castanier.
La forêt qui s'élance au ciel comme une verge
Les serments naufragés qui errent sur la berge
Les oiseaux dénoncés que le chasseur flamberge
Les diamants constellés qui fuient les pâles couches
Tous les yeux de la rue qui crèvent sur ta bouche
Le pavé que tu foules et ma voix que tu touches
Les amants accolée muets comme la cire
Les culottes des femmes où le monde se mire
Les fauves repentis qui rendent des martyrs
Le ventre des pendus qui coule des potences
Les noces pathétiques où les larmes sont rances
Les émigrants qui n'ont jamais de pain d'avance
Les mains transfigurées qui règlent la tzigane
Baudelaire et Shakespeare au chevet des profanes
Les chevaux condamnés et leur dernière avoine
La voix pour commander à mille couturières
Un lit avec le Parthénon comme litière
Le cathéchisme de la joie la vie entière
Des violons barrissant les complaintes futures
Des tonnes de crachat sur la Critiquature
Le vent du large et des bûchers pour les clôtures
Des langues pour parler aux Chinois faméliques
Des poumons pour souffler au ventre des phtisiques
Des javas pour brouiller les chants patriotiques
Le ruisseau qui jouit jusqu'au Havre sans trêve
Le malheureux le chien qui meurt l'homme qui crève
Le sang des femmes qui sont mortes sans un rêve
Les cheveux élagués qui cherchent des caresses
Le remords amical du prêtre qui confesse
Les yeux des tout-petits riboulant de tendresse
L'orgue de la nature au souffle de violettes
Les rendez-vous mystérieux sous la voilette
Le numéro que tu voulais à la roulette
Les portes de secours battant sur les étoiles
Les Vendredis des Robinsons des capitales
La boussole des veuves aveugles sous leur voile
Le vain espoir des mitraillés sous la mitraille
La poitrine qui bat sous les pâles médailles
Les jésus désertant le fruit de tes entrailles
Les dentelles flottant au nez de la misère
Le loup blessé à mort qu'on regarde se taire
Le chant du coq et le silence de saint Pierre
Les curs déchiquetés qui parlent aux fantômes
Les gens de bien qui ont désintégré l'atome
Le Capital qui joue aux dés Notre Royaume
ET PUIS la majuscule ennui qui nous sclérose
Mon pauvre amour car nous pensons les mêmes choses
En attendant que l'Ange nous métamorphose...
Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues
Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs,
Le sinciput plaqué de hargnosités vagues
Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ;
Ils ont greffé dans des amours épileptiques
Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs
De leurs chaises ; leurs pieds aux barreaux rachitiques
S'entrelacent pour les matins et pour les soirs !
Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges,
Sentant les soleils vifs percaliser leur peau,
Ou, les yeux à la vitre où se fanent les neiges,
Tremblant du tremblement douloureux du crapaud.
Et les Sièges leur ont des bontés : culottée
De brun, la paille cède aux angles de leurs reins ;
L'âme des vieux soleils s'allume, emmaillotée
Dans ces tresses d'épis où fermentaient les grains.
Et les Assis, genoux aux dents, verts pianistes,
Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour,
S'écoutent clapoter des barcarolles tristes,
Et leurs caboches vont dans des roulis d'amour.
- Oh ! ne les faites pas lever ! C'est le naufrage...
Ils surgissent, grondant comme des chats giflés,
Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage !
Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés.
Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves,
Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors,
Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves
Qui vous accrochent l'oeil du fond des corridors !
Puis ils ont une main invisible qui tue :
Au retour, leur regard filtre ce venin noir
Qui charge l'oeil souffrant de la chienne battue,
Et vous suez, pris dans un atroce entonnoir.
Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales,
Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever
Et, de l'aurore au soir, des grappes d'amygdales
Sous leurs mentons chétifs s'agitent à crever.
Quand l'austère sommeil a baissé leurs visières,
Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés,
De vrais petits amours de chaises en lisière
Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés ;
Des fleurs d'encre crachant des pollens en virgule
Les bercent, le long des calices accroupis
Tels qu'au fil des glaïeuls le vol des libellules
- Et leur membre s'agace à des barbes d'épis.
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