lundi 27 juillet 2020

LA BELLE CHANSON - La Ballade des Pendus | Hommage à 2 grands hommes | François Villon | Léo Ferré | par Chiffon's Tale

LA BELLE CHANSON


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La Ballade des Pendus | Hommage à 2 grands hommes | François Villon | Léo Ferré | par Chiffon's Tale




Texte de la ballade et transcription en français moderne

Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, se pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez cy attachez cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est pieça devoree et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie :
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir desdain, quoy que fusmes occiz
Par justice. Toutesfois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassiz;
Excusez nous, puis que sommes transis,
Envers le filz de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale fouldre.
Nous sommes mors, ame ne nous harie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

La pluye nous a débuez et lavez,
Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
Et arraché la barbe et les sourciz.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ça, puis la, comme le vent varie,
À son plaisir sans cesser nous charie,
Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre.
Ne soyez donc de nostre confrarie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

Prince Jhesus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A luy n'avons que faire ne que souldre.
Hommes, icy n'a point de mocquerie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre.

(Transcription : Lagarde et Michard)
Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez vos cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous merci.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six :
Quant à notre chair, que trop nous avons nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre malheur, que personne ne se moque,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre! [voir discussion]

Si frères (nous) vous clamons, n'en devez (vous)
Avoir dédain, quoi que (nous) fûmes occis
Par justice. Toutefois vous savez
Que tous (les) hommes n'ont pas (le) sens bien rassis.
Excusez-nous, puisque nous sommes transis (/morts),
Auprès du fils de la Vierge Marie,
(De façon) Que sa grâce ne soit (pas) pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, qu'âme (/que nul) ne nous charrie (/tourmente),
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

La pluie nous a lessivés et lavés
Et le soleil desséchés et noircis;
Pies, corbeaux nous ont les yeux crevés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
De ci de là, comme le vent varie,
À son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que (des) dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

Prince Jésus qui sur tous a maîtrise,
Gardez qu'Enfer n'ait sur nous seigneurie :
Avec lui n'avons à faire, ni à solder.
Hommes, ici pas de moquerie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre.

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