samedi 13 août 2022

Au hasard d'une adresse Georges Chelon



Au hasard d'une adresse



Ainsi je te retrouve au hasard d’une adresse
Toi que j’ai tant aimée du haut de mes ans
Le passé me revient par bribes de tendresses
D’un automne oublié emporté par le vent

Tout passe on le sait bien comme dans un fou-rire
On change de décor
Je t’aimais et souviens-toi t’aimais à en mourir
Et je n’en suis pas mort

Quand tu as convolé en noces buissonnières
Dans un roman d’amour que je n’avais pas lu
Avec un inconnu cet amant de gouttière
Le cœur m’en a crevé ou du moins je l’ai cru

Tout passe on le sait bien le meilleur et le pire
On change de décor
Je t’aimais et souviens-toi t’aimais à en mourir
Et je n’en suis pas mort

On a reçu chacun sa dose de tendresse
On a payé comptant la moindre illusion
A toi qui m’as soldé tes dernières caresses
J’offre les droits d’auteurs de ma compassion

Tout passe on le sait bien comme dans un soupir
On change de décor
Je t’aimais et souviens-toi t’aimais à en mourir
Et je n’en suis pas mort

Et je me vois encore autour de la trentaine
Promener sur ma vie le même accablement
Et pendant que j’allais d’amourettes en fredaines
Ton amant de gouttière prenait la clé des champs

Tout passe on le sait bien comme dans un sourire
On change de décor
Je t’aimais souviens-toi t’aimais à en mourir
Et toi vis-tu encore ?


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