jeudi 18 août 2022

JEAN FERRAT - FEDERICO GARCIA LORCA


FEDERICO GARCIA LORCA


Les guitares jouent des sérénades Que j'entends sonner comme un tocsin Mais jamais je n'atteindrai Grenade Bien que j'en sache le chemin   Dans ta voix Galopaient des cavaliers Et les gitans étonnés Levaient leurs yeux de bronze et d'or Si ta voix se brisa Voilà plus de vingt ans qu'elle résonne encore Federico García   Voilà plus de vingt ans, Camarades Que la nuit règne sur Grenade   Il n'y a plus de prince dans la ville Pour rêver tout haut Depuis le jour où la guardia civil T'a mis au cachot   Et ton sang tiède en quête de l'aurore S'apprête déjà J'entends monter par de longs corridors Le bruit de leurs pas   Et voici la porte grande ouverte On t'entraîne par les rues désertées Ah ! Laissez-moi le temps de connaître Ce que ma mère m'a donné   Mais déjà Face au mur blanc de la nuit Tes yeux voient dans un éclair Les champs d'oliviers endormis Et ne se ferment pas Devant l'âcre lueur éclatant des fusils Federico García   Les lauriers ont pâli, Camarades Le jour se lève sur Grenade   Dure est la pierre et froide la campagne Garde les yeux clos De noirs taureaux font mugir la montagne Garde les yeux clos   Et vous Gitans, serrez bien vos compagnes Au creux des lits chauds Ton sang inonde la terre d'Espagne O Federico   Les guitares jouent des sérénades Dont les voix se brisent au matin Non, jamais je n'atteindrai Grenade Bien que j'en sache le chemin   1960

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